25.8.04

Une leçon suisse

Un intéressant article canadien (en anglais) sur le système de santé suisse.

Quelques extraits (librement traduits par moi) :

Pour éviter que les faits ne viennent contredire vos dogmes, évitez d'aller en Suisse ! La Suisse est un exemple intéressant parce que l'accent y est mis sur la responsabilité personnelle. Les dépenses de santé sont prises en charge à 43% par le secteur privé. Les citoyens choisissent leur assurance dans un marché qui offre en concurrence des plans de santé publics et privés. Les prix sont fonction de l'âge de l'assuré et de l'endroit où il habite, mais pas du revenu. Les résultats sont bons, et plutôt déconcertants pour les thuriféraires des solutions étatiques. Le patient est une source de profit pour les fournisseurs de soins plutôt qu'un fardeau qui doit subir les attentes, l'indifférence, le rationnement que l'on connaît dans d'autres pays. Le coût du système est élevé, mais supportable (11% du PIB).

On croit rêver quand on regarde ce qui se passe en France... Certes, comparaison n'est pas raison : peut-on comparer un pays, celui de Guillaume Tell, où la liberté a encore un sens, avec une nation soviétique en voie de tiers-mondisation telle que la France ?

Dans le même ordre d'idées, un article sur le système américain, qui démonte les habituels bobards que nous serinent les collectivistes français : Yzonpa la CQ.

16.8.04

Autres lectures de vacances...

Parmi les "Argumentaires Liberté" de Liberté Chérie, à lire : Réformer l'assurance maladie, avec de bons arguments.

Le Québecois libre publie une interview de l'excellent Georges Lane au cours de laquelle divers sujets sont évoqués, notamment la Sécurité sociale sur laquelle Georges Lane a écrit un livre non encore publié.

Deuxième réponse de ma DRH

Elle m'arrive sur mon lieu de vacances (en France profonde). Comme je le prévoyais la DRH ressort l'argument erroné du "régime légal", tout en évitant à nouveau de s'attaquer de front à l'ordonnance du 19 avril 2001.

Le tout agrémenté d'un discours soviétoïde moralisateur sur la solidarité et la nécessité de cotiser qui en découle ! A croire que les grandes entreprises privées sont définitivement devenues des suppôts de la propagande étatique collectiviste !

Je vais répondre en démontant l'erreur du régime soi-disant légal et en rappelant à nouveau l'ordonnance et ses implications pratiques (la liberté d'assurance).

Je m'attends à ce que, à court d'arguments, ne pouvant plus gagner du temps, ils m'opposent un refus clair et net. Là-dessus, j'aviserai.

10.8.04

A votre santé !

Projetons nous dans quelques années, en France, après LA Réforme enfin définitive de la Sécu.

Une Assurance Maladie Unifiée (A.M.U) a été imposée par l'Etat Providence. Le meilleur moyen que l'Etat a trouvé pour enrayer le déficit chronique est d'empêcher les gens de tomber malades, donc de contrôler autoritairement leurs choix de vie via, entre autres, la P.M.(Police Médicale) destinée à verbaliser l'individu pour tout comportement dangereux par rapport à sa santé.

La scène se passe dans le cabinet d'un médecin.

- Madame Duchant : J’en ai marre des slogans, docteur. Marre des amendes de l’A.M.U et des flics de la P.M.

- Docteur : Il ne faut pas parler ainsi, voyons ! L’Assurance Médicale Unifiée représente un immense progrès social. Plus de médecine ni d’assurance privées, soins et médicaments gratuits pour tous, n’est-ce pas là le plus bel aboutissement d’un demi-siècle d’efforts humanitaires ?

- Madame Duchant : Ouais... Splendide, sauf que l’affiliation à l’A.M.U vous coûte le tiers de votre salaire et que les amendes vous pleuvent dessus à chaque coin de rue !

- Docteur : Logique, ma chère petite, logique. L’A.M.U est un système généreux donc coûteux. Le meilleur moyen de lui éviter les erreurs du passé, de le maintenir en équilibre budgétaire, est tout simplement d’empêcher les gens de tomber malades ou d’avoir des accidents. Ainsi, tout le monde est heureux. En outre, je vous rappelle tout de même que nous sommes en démocratie. L’affiliation à l’A.M.U n’est pas obligatoire...

- Madame Duchant : Exact ! Sauf que tous les médecins et pharmaciens sont devenus des agents de l’Etat et qu’il leur est interdit de porter assistance à un non-affilié fût-ce pour lui vendre un cachet d’aspirine.

- Docteur : Normal, Madame Duchant, normal. L’individualisme n’a pas sa place dans une civilisation sociale aussi structurée que la nôtre. Pour dire les choses plus crûment, la liberté est devenue une forme d’hérésie qui doit être découragée pour le bien de tous.

Tiré de l'excellente BD "S.O.S bonheur" (éditions Dupuis), épisode "A votre santé" (extrait de la page 33), cité dans un nouveau blog libéral, Zonel, créé par Eskoh et blogographe.

9.8.04

Lectures d'été

En été, certains lisent des romans, moi je lis les journaux (en-dehors des vacances j'ai nettement moins de temps pour faire ça).

1) Le Figaro

Le Figaro du dimanche 1er août publie dans sa rubrique "Débats et opinions" un article de Bernard Debré (médecin, ancien ministre, élu récemment député de Paris malgré les embûches tendues par l'UMP - une rare victoire de la démocratie contre les politiciens de l'establishment).

Il est bien sûr au courant de la fin du monopole de la SS, mais il n'en parlera pas. En bon crypto-collectiviste de droite, il ne connaît que la "cohésion nationale", "basée sur la solidarité intergénérationnelle (les retraites par répartition - fraude classique appelée "cavalerie" dans la Banque) et intragénérationnelle (l'assurance-maladie, gouffre sans fond qui relègue les trous noirs au rang de plaisanterie spatio-temporelle)".

J'ai rarement lu un article aussi schizophrénique !! Bernard Debré est déchiré entre son soutien à la réforme de Doute-Blasé (solidarité politique oblige) et sa lucidité qui lui montre que cette réforme ne résout absolument rien.

Il approuve tous les points de la réforme, mais il écrit qu'elle n'est "que le début du commencement d'une véritable réforme", le déficit n'étant pas comblé, les gaspillages évités, les structures sociales changées. Sur ce dernier point il préconise de combattre le déclin de la natalité, de supprimer les 35 heures, et de coopérer avec les pays pauvres pour éviter l'immigration "sociale". Bref, comme d'habitude avec nos politiciens de droite, une once de libéral (supprimer les 35 heures) pour 99% de constructivisme étatique (politique familiale, politique de "coopération", politique de l'immigration, etc.).

Un avertissement prémonitoire : "dans 15 ans, en 2020, la France risque d'être secouée par une véritable révolution, celle menée par les jeunes générations qui refuseront de payer nos dettes, issues de notre égoïsme, de notre imprévoyance".

Bref, un article qui soulève les vrais problèmes, et apporte de fausses solutions. Outre qu'il ne s'écarte pas de la fixation bien franchouillarde sur la sacro-sainte Sécu ("notre médecine est une des meilleures du monde") et du non moins sacro-saint principe de la solidarité nationale, il a de plus le grave défaut d'encourager à l'apathie et à l'inaction. La ligne d'horizon de Debré, tout au long de son article, tant pour les retraites que pour l'assurance maladie, reste en effet fixée à 2020, date à laquelle il prévoit une "révolution populaire". Mais 2020 c'est très loin pour tout un chacun. Autant dire : "il y a bien un problème, mais rien ne presse". Après nous, le déluge !

2) Valeurs Actuelles

Dans Valeurs Actuelles n°3532 du 6 Août 2004, un article ASSURANCE: Ce qui va changer, qui expose très bien, d'après moi, le contraste saisissant entre l'inanité de la réforme et l'habileté politique mise à la faire passer. Le même contraste qu'on peut trouver entre la beauté des palais qui abritent nos princes et l'idiotie des politiques que mènent ces mêmes princes.

« Cette réforme est celle de la dernière chance pour sauvegarder notre système de soins "à la française", prévient Philippe Douste-Blazy. Si, à terme, les comportements ne sont pas modifiés, nous serons sans doute contraints de mettre en place une franchise en fonction des revenus. »

En effet, la logique collectiviste ne peut mener qu'à ce genre d'aberration. On a déjà les cotisations proportionnelles au revenu, il ne manque plus que les remboursements inversement proportionnels au revenu ! En lisant ça, il est clair pour moi que tout le monde (sauf les divers assistés et profiteurs du système) a intérêt à quitter le système dès aujourd'hui.